Grenelle de l'éducation
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Ecole et équilibre - épisode 5 - Pédagogie partagée, fondement de la communauté éducative
Les personnels qui ne sont pas des professeurs ont eux aussi une contribution à apporter, et le même traitement permettra de créer des relations inter-catégorielles différentes. La pédagogie, c’est l’affaire de tous, mais les non professeurs ne le savent pas toujours. Quant aux professeurs, ils ignorent trop souvent comment fonctionne vraiment l’établissement dans lequel ils exercent, et comment ils pourraient illustrer leurs enseignements par des exemples locaux, accessibles par les coulisses dans une période où il est difficile de sortir de l’établissement (COVID + VIGIPIRATE). Les notions que l’on étudie dans les programmes trouvent leur illustration aussi bien dans le microcosme de l’établissement que dans le macrocosme à l’échelle que l’on veut (ville, région, pays, monde...).
Savoir naviguer, se repérer, dans ces différents niveaux de réalité est ce que l’on souhaite pour les élèves, or on oublie trop souvent de commencer par regarder autour de soi, dans son quotidien. Se recentrer, tout en tenant vraiment compte de son environnement immédiat, permettra de créer une identité commune sans laquelle la communauté éducative n’existe pas, et tous les projets (projets d’établissement, contrat d’objectifs, plans divers et variés…) n’ont aucune chance de porter leurs fruits de façon satisfaisante si ce préalable n’existe pas.
Dans les petits établissements ou les établissements « difficiles », on peut s’en approcher sans même s’en rendre compte. On se fréquente plus, on se connaît plus, on a davantage besoin les uns des autres, et chacun est plus polyvalent (2 exemples classiques : secrétaire partagée entre service d’intendance et secrétariat de direction ; participation accrue des enseignants à la vie scolaire et notamment à la surveillance des abords des salles de classes par nécessité objective pour soi-même car si on récupère des élèves surexcités en classe, il va être difficile d’enseigner. Autant faire en sorte que le calme règne dès avant l’entrée en classe). Même s’il y a des idées reçues, on connaît davantage le rôle de chacun. Mais plus l’établissement est gros et complexe, moins c’est vrai, surtout si l’organisation sous-jacente n’est pas objectivée, si le chef d’établissement croit que « chacun sait ce qu’il a à faire ». On peut avoir une idée générale de nos missions, mais leur déclinaison n’est pas invariable, que ce soit dans l’espace ou dans le temps (autonomie d’établissement et conditions locales parmi lesquelles le bâti et l’implantation géographique : illustration cet automne pour le second confinement où chaque établissement a dû évaluer son fonctionnement et produire son protocole sanitaire, ce qui était effectivement le seul moyen de ne pas commettre d’impairs en termes de sécurité … responsabilité du seul chef d’établissement. Pas possible de demander un fonctionnement uniforme national). Dès lors, il faut créer le collectif local, conscient et responsable. Les 3 heures péri-éducatives y contribueraient, tout comme la formation locale pour tous les nouveaux arrivants (cf. « contexte et interconnexions » dans une autre contribution).
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