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Ecole et équilibre - épisode 6 - Bénéfices collatéraux partie1
L’utilisation d’activités péri-éducatives contrôlées permettrait donc de changer les relations entre catégories d’usagers au sein de l’établissement, entre personnels, entre élèves et personnels, et par suite logique entre familles et établissement.
Ceci impacterait potentiellement :
- L’image qu’a l’enseignant de son utilité.
J’ai été récemment frappée par le désespoir de professeurs qui s’inquiètent de ne pas être en mesure d’avancer normalement dans leur programme (présence alternée pour raison sanitaire), qui ont peur que leurs élèves ne puissent pas réussir leurs examens, et qui du coup leur communiquent cette peur. Si le professeur se voit comme celui qui donne strictement l’accès au savoir, selon un plan préétabli, immuable et ne pouvant être remis en cause… nous avons un problème de taille. Le professeur est celui qui donne des clés pour penser, il n’est pas juste un technicien d’un savoir. Amener l’élève à penser peut passer par des biais divers, non limités aux seuls exemples proposés dans les programmes. C’est ce qui rend la pédagogie passionnante, et c’est la raison pour laquelle mettre en ligne des cours, si clairs et structurés soient-ils, avec autant de liens qu’on le souhaite pour approfondissement ou retour à des prérequis, ne remplacera jamais un cours donné par un professeur « maître à penser ». Le maître à penser raconte une histoire, dans laquelle l’élève trouve sa place, et à laquelle il participe. Le maître à penser esquisse divers horizons, analyse les routes pour les atteindre, leurs dangers et leurs avantages, et ne choisit pas à la place de l’élève mais lui donne les outils pour qu’il choisisse lui-même. Galilée disait : « On ne peut rien enseigner à autrui. On ne peut que l’aider à le découvrir par lui-même. » Des milliers de professeurs sont actuellement en souffrance psychologique réelle, parce qu’ils ont oublié qu’ils peuvent armer leurs élèves pour la vie, et pour les examens à court terme, sans avoir traité eux-mêmes et techniquement l’intégralité du programme. Et ils ne savent pas que leurs collègues des autres disciplines traitent eux aussi une partie des mêmes problématiques, par un biais différent, mais avec un objectif similaire.
Une étude empirique des programmes de spécialités en série générale de lycée amène à la conclusion que quelle que soit la combinaison de 3 spécialités choisie, TOUS les élèves de série générale auront traité des mêmes problématiques fondamentales par des biais différents sur l’ensemble des 2 années de Première et de Terminale. C’est pour cela que la réforme est géniale. Un travail commun à l’échelle de l’établissement, pour mettre en évidence les complémentarités pour les activités péri-éducatives permettrait également de mettre en évidence les complémentarités entre spécialités et de pouvoir gagner du temps lorsque l’on en a la nécessité, comme actuellement, sans pour autant faillir aux objectifs ou mettre les élèves en danger. Cela contribuerait ainsi à ramener de la sérénité aux élèves, qui en ont besoin.
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