Grenelle de l'éducation
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Ecole et équilibre - épisode 7 - Bénéfices collatéraux : partie 2
- Le second bénéfice collatéral des activités péri-éducatives est qu’elles permettraient de multiplier des situations d’échanges avec des adultes pour les élèves, dans un contexte différent de celui très codifié de la classe et du cours. Lors d’une réunion du CESC, nous avons pointé que nos élèves n’allaient pas bien, alors même que les actions d’information et de prévention existent (on y consacre des moyens horaires et budgétaires conséquents), et que les interlocuteurs privilégiés sont bien identifiés (PsyEN, Infirmières, CPE…), et que les dispositifs de partage d’information et de suivi des cas repérés sont en place (cellules de veille et diverses actions possibles en découlant).
Les élèves et les professeurs d’EPS constataient que les partages (confidences) se faisaient le plus souvent lorsque l’élève peut avoir accès à l’adulte sans se séparer du groupe, mais en profitant d’une bulle d’opportunité (sur le chemin vers une installation sportive extérieure en l’occurrence).
L’idée des clubs à mettre en place avait alors été approuvée par les élèves et les parents : en multipliant les occasions pour les élèves de parler à un adulte sans sortir du groupe, mais hors du contexte du cours, on multiplie la possibilité de les repérer et de les aider de façon précoce. Cela contribuerait aussi sans doute à réduire les cas de phobies scolaires, permettrait de disposer de leviers pour impliquer des élèves en cours de décrochage…
C’est visiblement ce que l’on cherche à faire depuis bien longtemps par toutes sortes de dispositifs, mais on se heurte à chaque fois au problème du volontariat, et de l’équilibre entre le bien individuel et le bien collectif, sujet de départ de cette suite de contributions.
En effet, des volontaires se désignent à chaque nouveau dispositif, et tiennent, plus ou moins longtemps. Mais les interventions ne sont pas suffisamment cadrées, et les actions individuelles de ce type sont considérées comme des sacrifices, par le volontaire ou par ceux qui l’entourent. Le volontaire se construit donc une image soit de « saint », tout en abnégation, soit d’intrigant, usant de cette occasion pour des objectifs personnels n’ayant rien à voir avec le bien des élèves (car le sacrifice – de quoi ? – a forcément une contrepartie). Le volontaire se trouve toujours, à un moment ou un autre, en butte à l’hostilité des autres. Et cela se termine invariablement pour lui par le découragement et une forme de ressentiment vis-à-vis de l’institution.
Jouons donc cartes sur table : on ne passe plus par du volontariat, cela fait partie du service. On le doit, quand on s’engage au service de l’Education Nationale. Le rôle du fonctionnaire va au-delà de la mission de base qui lui est confiée. Il modèle la société par sa vie dans la société… Il en a toujours été ainsi et on l’a trop oublié. Remettre en avant cet aspect de la mission de service public du fonctionnaire participera du même coup à la promotion des valeurs de la république, et à la reconstruction de ce qui rendait la société française particulière, et que l’on semble perdre (cf. séparatismes divers, loi pour se rappeler de ce qu’est l’identité nationale : faisons-la vivre, tout simplement) …
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