Grenelle de l'éducation
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Les conséquences fortes de la gestion actuelle des mobilités dans le premier degré
Je tiens à témoigner de quelques conséquences vécues ou observées d'un gestion chiffrée de la mobilité ne tenant compte ni du contexte ni des motivations des agents.
1- Mon début de carrière je suis nommée dans un ITEP à titre provisoire car c'était un poste non pourvu. Je m'investis fortement pendant une année, c'est un poste difficile et j'ai la volonté de tenté d'obtenir à nouveau ce poste l'année suivante. Ce poste n'était jamais pourvu car public difficile et lieu très excentré j'avais donc toutes mes chances. Mais il se trouve qu'une collègue (elle n'avait pas la spécialisation non plus) qui travaillait au SESSAD (rattachée à notre ITEP) à qui il restait un an à faire avant de partir en retraite a demandé mon poste car le sien fermait. Elle n'avait absolument pas envie d'enseigner dans l'ITEP mais elle savait qu'elle n'avait qu'une année à faire elle connaissait les lieux, habitait à coté donc elle a fait ce choix. J'étais vraiment déçue de voir que ma motivation et mon investissement n'était à aucun moment pris en compte dans ces décisions. Et j'ai ensuite du me faire à cette idée car c'était que le début...
2- L'an dernier ma classe a fermé, j'étais en REP+ à titre définitif sur le dispositif des CP à 12 depuis 3 ans donc depuis le début de la mise en place. J'ai donc eu droit à l'ensemble des formations liées à ce dispositif et j'y étais très investie. Suite à la fermeture j'ai logiquement cherché un poste de CP comme le mien (ou CE1) afin de faire bénéficier les élèves de mon expérience. Il y avait justement un départ en retraite dans une école REP+ à proximité, j'étais prioritaire du fait de la fermeture mais prioritaire pour obtenir l'école et pas la classe. Effectivement une autre collègue de l'école décide de prendre le CP alors qu'elle n'en a jamais eu avant et qu'elle n'a pas suivi les formations spécifiques au dispositif des CP à 12. Car suite à votre nomination la règle pour la répartition des classes c'est le plus ancien de l'école qui choisi puis les suivants...quelques soient vos compétences, vos projets, vos motivations ceci n'est jamais pris en compte.
3- Autre constat j'ai rencontré plusieurs personnes en reconversion qui arrive dans l'éducation Nationale avec une forte motivation (ils ont laissé derrière eux parfois des carrières d'ingénieur, avocat, directeur de décathlon pour ceux que j'ai rencontré) et je les retrouve remplaçants faute de pouvoir obtenir un poste pendant plusieurs années, ils subissent les mutations alors que ce sont des personnes qui apportent énormément à une équipe du fait de leur ouverture, ce sont des personnes qui ont beaucoup d'énergie positive que nous laissons doucement s'échapper, je trouve cela aberrant.
Conclu : Je sais que le système actuel est défendu pour ces vertus égalitaires mais il est grand temps de mettre sur la balance le mal être, la démotivation et la résignation qu'il engendre car personnellement j'en suis là et j'ai rencontré et discuté sur des forums avec beaucoup de collègues qui ressentent la même chose. De plus avec ce système le travail d'équipe et le projet d'école apparaissent comme secondaire et donc peu investie car à aucun moment ils sont pris en compte dans les choix de mutation.
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