Grenelle de l'éducation
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Un encadrement parcellaire et incomplet
Pour traiter de l'encadrement des enseignants, posons simplement cette observation : lorsque des sondages évoquent la forte proportion de personnels enseignants sujets à l'alcoolisme, aux addictions, au burn-out, à la dépression et au suicide, est-ce que des mesures ont été prises pour endiguer ce phénomène ? Quand on observe ainsi la fragilité psychologique d'un corps de métier, est-ce qu'une cellule est mise en place pour encadrer ces personnels désoeuvrés ?
Autrement dit : comment peut-on parler d'encadrement si les enseignants n'ont aucun appui médical ? Où se trouve la médecine du travail ? Dans toute entreprise, afin de s'assurer de la bonne santé des employés ou collaborateurs, une visite médicale est organisée par l'employeur dans le but de pouvoir prévenir les problèmes de santé et maintenir ainsi de bons résultats. Dans le milieu éducatif, où la santé physique et psychologique sont soumises à rude épreuve, cette médecine du travail est inexistante - ceci est une aberration, car nous avons clairement le sentiment d'être abandonnés à notre triste sort.
Pour un climat scolaire serein, il faut du personnel en bonne santé. Mais puisque l'écoute et l'encadrement ne sont que parcellaires et incomplets, on ne peut pas attendre une perfection au quotidien.
Ceci étant dit, j'admets que l'encadrement peut être efficace en début de carrière : j'ai eu la chance d'avoir des conseillers pédagogiques et maîtres formateurs à l'écoute et très compétents afin de m'aider dans l'exercice de mon métier d'enseignant. Ceci est une question de chance car il arrive souvent que des collègues se retrouvent face à des personnes qui les mettent plus bas que terre. Par ailleurs, lorsqu'une visite conseil à échelon 6 ne se fait que sur une base d'inspection, on ne peut pas estimer ça comme "un temps d'encadrement et d'écoute" mais plus comme un temps de jugement.
Que la hiérarchie s'inquiète de la santé et du bien-être de ses enseignants serait déjà un axe de progrès majeur afin d'améliorer le cadre de vie à l'école. Il me semble totalement absurde de continuer à fonctionner sans médecine du travail dans un milieu où les organismes sont fortement impactés, encore plus dans le cadre d'une crise sanitaire majeure.
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