Grenelle de l'éducation
Espace dédié à l'expression
Une école du respect et de la confiance
Bonjour,
Merci de nous donner enfin un espace de parole.
Voici ce que je souhaiterais voir évoluer dans ma profession,
pour améliorer les conditions d'enseignement des professeurs d'école:
Nous avons besoin du RESPECT des élèves qui passe avant tout par un respect de leurs familles.
Si les familles doivent être accueillies avec toute la bienveillance qui leur est due et ceci dans l'intérêt du bien être de leur enfant, donnez-nous les moyens de poser les limites nécessaires: Stop aux familles qui décident de tout (absences/passages/interprétation des lois de la laïcité/qui ne prennent plus rendez-vous mais donnent rendez-vous/qui remettent notre pédagogie en cause...), des familles qui socialement pensent avoir des droits mais aucun devoir. Hélas, nous sommes impuissants face cela puisque tout est mis en place pour que les familles agissent ainsi. (le contrôle de l'absentéisme est plus contraignant pour les enseignants que pour les familles qui n'ont aucune sanction/ la loi de la laïcité définit des obligations pour les professeurs et peu pour les familles...)
C'est un très mauvais exemple pour leurs enfants, citoyens de demain, qui doivent comprendre qu'à l'école, comme dans la société, il y a des règles à respecter, que ces règles sont les mêmes pour tous et qu'elles sont faites pour le bien de tous.
Une solution peut-être: Demander à chaque famille avant l'entrée à l'école de signer une charte d'engagement à respecter les règles de l'école. Notre hiérarchie pourrait nous soutenir en validant le texte, en imposant la signature de cette charte comme condition d'entrée à l'école et en sanctionnant sans attendre les familles qui ne la respectent pas.
Le rapport à l'école serait modifié: Cela ne serait plus: "Prenez mon enfant et vous avez intérêt à..." Mais: "Pouvez-vous prendre mon enfant et nous engageons à ce qu'il soit respectueux"
Nous avons également besoin de la RECONNAISSANCE de notre hiérarchie. Tout d'abord en nous faisant CONFIANCE et en nous ECOUTANT. Nous sommes toujours invités à nous taire*. La plupart des enseignants n'osent pas s'exprimer de peur de sanctions. Et en rédigeant cette contribution, j'avoue me sentir en insécurité. Pourtant, je pense que si cet espace nous est accessible, il faut y faire remonter nos remarques, même si elles nous mettent en danger. C'est notre devoir d'informer notre hiérarchie des problèmes que nous rencontrons sur le terrain. Si nous le faisons, ce n'est pas pour un profit personnel, ni pour pointer du doigt des personnes ou des partis politiques, mais dans le seul but d'aider à prendre les bonnes décisions, celles qui permettront d'améliorer le système scolaire et au-delà, de contribuer à une société meilleure.
Nous voudrions être SOUTENUS par notre hiérarchie. De nombreux collègues comme moi, sont seuls sur site en milieu rural. Nous sommes en première ligne en cas de difficultés.
La hiérarchie devrait être intransigeante vis à vis des familles violentes pour protéger le personnel.
Nous souhaiterions aussi une meilleure COMMUNICATION.
La gestion de la crise du Covid a été très difficile pour tous.
Mais comment accepter que nous ayons été à plusieurs reprises, les derniers informés des changements des modalités d'accueil à l'école. (Quand les parents informent les enseignants des changements diffusés sur des chaînes de télévision ou des réseaux sociaux, alors que l'information n'est pas encore remontée aux directeurs d'école, tout lien de confiance entre école et familles est fragilisé...)
*#pasdevagues/liberté d'expression?
*Remontrances lorsqu'on ose écrire à notre hiérarchie
*Absences de professeurs pour parler des problèmes de l'école dans les médias/les instances traitant de l'école...
Je vous remercie de votre attention, et de votre engagement dans le Grenelle qui saura, je l'espère, faire évoluer ce métier qui est toute ma vie.
Je voulais vous demander de bien vouloir m'excuser pour le ton de mes propos; j'ai choisi de laisser le texte ainsi car le ton employé est proportionnel à l'importance que j'attribue à mon métier et révélateur de la souffrance actuelle de nombreux enseignants.
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