Grenelle de l'éducation
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Professeur des écoles stagiaire, malgré certains intervenants dans ma formation de très grande qualité, dans les contenus apportés et leurs méthodes pédagogiques, je ne suis absolument pas suffisamment formée pour diriger une classe cette année, avec 100% des responsabilités confiées dès le 1er jour, et je ne serai pas encore prête l'année prochaine. Des réformes se mettent en place pour placer le concours à la fin du Master, mais le concours est un examen papier sur des notions théoriques. Les futurs professeurs stagiaires devront préparer le concours en même temps qu'ils gèrent une classe, en même temps qu'ils suivent des cours à l'université, en même temps qu'ils produisent des dossiers, projets, mémoires comme des étudiants de master 2 à temps plein.... sur une seule et même année : c'est ingérable. Moi et mes collègues craquons déjà aujourd'hui, et cette évolution ne semble pas aller dans la bonne direction. La situation actuelle avec une formation en simultané sur le terrain et à l'université est une très bonne base avec un enrichissement mutuel des deux côtés. Ces échanges enrichissants nous aident à construire les compétences nécessaires à l'exercice du métier. Mais, en tant que professeur stagiaire arrivée par le concours externe, je suis confrontée à deux très grandes incohérences dans l'entrée dans le métier : - une formation trop courte, 1 an seulement en étant déjà professeure entièrement responsable de l'année de mes élèves dès le 1er jour, et sans le moindre doute possible : surchargée à un très haut niveau; - à recevoir la totalité des responsabilités professionnelles trop tôt et sans aucune progressivité. Mes pistes sont de : - conserver ce format d'alternance, enrichissant et constructif, pour la formation. - Ne plus le réaliser sur la seule année de M2, mais le réaliser sur les deux années de M1 et de M2. - Arrêter de nous former à la réussite d'un concours, mais nous former à la réussite dans le métier. Le concours ne donne que très peu d'outils pour le métier, 30% tout au plus. - Réaliser le concours pour évaluer des compétences minimales à la fin de la L3, et maintenir un jury de titularisation à la fin du M2. - Avoir une formation progressive sur deux ans, où l'on prend en charge progressivement de plus en plus d'heures de cours et de responsabilités. En démarrant à un maximum de 25 % des cours assurés et des responsabilités au début M1, pour atteindre quasiment 100% en fin de M2. Une piste est de seulement modifier la situation existante en ne mettant plus en binôme deux stagiaires novices mais un stagiaire novice et un stagiaire "confirmé" (avec déjà une année de formation sur le terrain et à l'université derrière lui). La dominante en M1 serait la réflexion dans la conceptions des cours, une recherche à acquérir les meilleurs outils pédagogiques pour les élèves, tout en pouvant déjà tester ces réflexions sur le terrain et en étant déjà confronter aux réalités de la classe, des élèves, des parents, du travail avec l'équipe éducative. La dominante en M2 serait l'entrainement à gérer à quasiment 100% une classe, l'accompagnement des élèves dans leur diversité, tout en étant encore fortement encadré et soulagé d'une petite partie des cours (25%, assurés par le binôme). Les travaux en lien avec l'université (dossiers, mémoire, travaux réflexif, projets etc...) seraient répartis en accord sur les deux années (à 75% sur le M1 et à 25% maximum sur le M2). De même, grâce à une formation étalée sur 2 années, les nouveaux professeurs des écoles pourront être confrontés à plusieurs cycles, et non plus un seul niveau d'un seul cycle tel que c'est le cas aujourd'hui. Avec ce grenelle, il s'offre une piste de construire les nouvelles bases pour l'éducation nationale AVEC ces "talents" avant qu'ils ne partent, alors bien au delà de la mienne, j'espère que les contributions de mes collègues et des différentes personnes qui vivent l'école quotidiennement seront écoutées et prises en compte, réellement.
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