Grenelle de l'éducation
Espace dédié à l'expression
école inclusive: bienveillance?
La mise en place de l’école inclusive représente la difficulté majeure du métier d’enseignant.
Elle devrait être l’axe prioritaire du Grenelle de l’éducation.
C’est pourtant le sujet le plus tabou de notre école.
En effet, comment ne pas être d’accord avec une théorie de l’inclusion sous peine d’être perçu comme une mauvaise personne ?
Alors, les enseignants souffrent en silence ….
Merci de me permettre de sortir de ce silence et de m’écouter sans me juger.
Cette loi de l’école inclusive est assurément une réussite d’un point de vue comptable. Mais l’est-elle sur le terrain ?
Oui, elle était nécessaire : L’école publique se doit d’inclure et d’accueillir les enfants dans leur diversité.
Oui, nous pouvons nous adapter pour accueillir tous les types de handicaps moteurs.
Oui, nous pouvons individualiser notre pédagogie pour nous adapter à la grande difficulté intellectuelle : C’est notre métier ! (même si différenciation=utopie en classes surchargées)
En revanche, l’accueil des enfants en difficultés comportementales graves dépasse nos compétences.
Ces enfants sont les premiers à souffrir de cette « inclusion » à tout prix. Leurs problèmes sont exacerbés par la vie en collectivité et ils sont en détresse dans nos classes. Cela se manifeste par des crises graves récurrentes ingérables.
Et c’est un enchaînement en cascade de la souffrance : Sous prétexte d’accueillir un enfant dans la bienveillance, on fait vivre l’inacceptable à tous: aux autres élèves dont on exige abnégation et travail de qualité dans des conditions d’insécurité et de violence qu’aucun adulte ne pourrait supporter; et à l’enseignant qui, impacté par le fait de ne faire bien son métier ni pour les uns, ni pour les autres, souffre.
Pistes de remédiation :
1 Écouter les enseignants : Même les plus expérimentés sont en difficulté. Pourtant, peu osent exprimer leurs difficultés et leur malaise : Est-on incompétent au point de ne plus pouvoir gérer notre classe? Peut-on s’opposer à une loi qui s’affiche altruiste ?
2 Ne pas nier la difficulté : lorsque, par deux fois,j’ai tenté d’alerter la hiérarchie sur cette difficulté, voici les deux réponses reçues : « Non, il n’y a pas plus d’enfants en difficultés comportementales dans les classes » « La société change. C’est vous, qui ne savez pas vous y adapter ». Déni, culpabilisation:le sujet était clos.
3 Faire confiance aux enseignants : Les enseignants (les plus présents au côté de ces enfants) sont les plus compétents pour savoir si l’inclusion est possible ou non et définir les modalités de l’accueil. Or ils ne sont jamais consultés. Ils doivent rédiger quantités de dossiers et bilans. Mais les décisions se prennent sans eux.
4 Alléger les tâches administratives et favoriser le travail en équipe.
Réunions, bilans, gevasco, liaisons avec les familles, avec les services sociaux, médicaux… Les charges administratives sont extrêmement lourdes. Lorsque tous les dossiers sont faits, l’institution considère qu’il n’y a plus de problème : Double peine pour les gens de terrain !
La liaison avec les services sociaux et médicaux est de plus en plus difficile et à sens unique. L'école donne des renseignements sur le suivi scolaire mais rien en retour. On ne sait pas de quoi souffrent nos élèves, ce que l’on doit faire…
5 Soutenir les enseignants : En octroyant des aides humaines dès que la demande en est faite.
Les enseignants de classe unique en milieu rural sont seuls sur l’école. Les lois qui prônent la collaboration n’envisagent pas cette situation.
Les premières années , les enseignants sont sans aide. L’état gagne du temps et de l’argent mais à quel prix ?
Les enseignants ont souvent la lourde charge de révéler le problème aux familles.
- Soit les familles refusent de l’entendre : Dans notre système, les parents sont décideurs des modalités de l’accueil de leur enfant, l’enseignant n’a plus qu’à s’adapter ;
-Soit les familles, elles-mêmes épuisées, sont favorables à une aide et c’est le début du parcours du combattant : Reconnaissance du HANDICAP (violent!)/demande de soin (listes d’attente de plus d’un an en milieu rural)/demande de gevasco auprès de la MDPH de plus en plus sélective/cumul des réunions et dossiers pour n’aboutir à pas grand-chose puisque les classes et centres spécialisés ont fermé au bénéfice de l’école inclusive ! Enfin, si le handicap est reconnu, l’aide humaine est de 10 à 20 heures pour 24 heures de présence en classe : Pourquoi ?
6 Favoriser le travail de terrain (Les RASED disparaissent) Reconnaître le travail des AESH , extrêmement difficile (beaucoup se font frapper, malmener) et pour quel salaire?Pourtant, cette aide de terrain est le seul dispositif indispensable, et elle tend à disparaître encore une fois au bénéfice de coordonnateurs et autres administratifs avec la mise en place des PIALS.
Cesser la politique, certes rentable de fermeture des établissements spécialisés, pour favoriser un accueil digne, encadré par un personnel spécialisé.
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