Grenelle de l'éducation
Espace dédié à l'expression
Comprendre les raisons de la faiblesse des traitements pour agir efficacement.
Ne serait il pas intéressant d'aller au delà du constat et d'essayer de comprendre le pourquoi de la faiblesse des rémunérations ?
L'inflation et la politique du point d'indice (revalorisations en deçà de l'inflation puis gel) suffisent à expliquer la paupérisation enseignante.
A titre d'exemple, l'inflation cumulée depuis mai 2017 est de 4,7% et le point d'indice est gelé.
Ainsi un enseignant moyen de 43 ans, échelon 9 a perdu 113 €/mois par rapport à l'inflation de mai 2017 à novembre 2020.
Avec les mesures retenues par le Grenelle, et compte tenu de l'inflation, seuls les deux premiers échelons (4% des enseignants) sortiraient gagnants depuis 2017, tous les autres perdant entre 9€ et 155€/mois.
Depuis 2002, cet échelon 9 a perdu près de 450€, passant de 2076 € en 2002 (2689€ constants) à 2247€ en 2020.
On estime la chute des traitements depuis 1983 comprise entre 30 et 40 % selon les catégories de professeurs.
Certes, un enseignant change d'échelon régulièrement, mais ces augmentations dépassent l'inflation de quelques dizaines d'euros en € constants, et tout se passe un peu comme si il grimpait les marches d'un Escalator qui descend, d'où la compression de l'échelle des salaires, à tel point que la création d'une troisième classe a été nécessaire (classe exceptionnelle).
Le salaire en fin de carrière utilisé par les comparaisons internationales (ocde) justifiant la politique en faveur des premières années n'est pas le salaire moyen mais le salaire maximum, que peu de professeurs atteindront. En revanche, l'étude Eurydice 2018 de l'UE basé sur le traitement effectif estime à près de 10000 €/an la différence avec les Pays européens comparables à la France.
Rappelons que contrairement aux autres fonctionnaires de cat A, aucun mécanisme compensatoire (primes) n'a jamais été envisagé pour palier à ce problème, d'où l'écart qui se creuse entre eux et les enseignants (30%) et les autres pays de l'OCDE ou de l'UE. Le "sur mesure" prôné par tous les ministres du budget pour justifier le refus d'augmentation générale du point d'indice n'a jamais concerné les professeurs.
Faut il dès lors prévoir un Grenelle tous les 3 ans ou est-il préférable de s'attaquer aux racines du problème ? Car il s'agit dans un premier temps de maintenir les traitements (en euros constants) avant de trouver les ressources nécessaires à leur augmentation.
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