Grenelle de l'éducation
Espace dédié à l'expression
Proposition du collectif "Parlons d'école": Renforcer les mobilités entre l’Education Nationale et le secteur privé
S’il est une articulation qui n’a jamais bien fonctionné, c’est le lien entre le secteur public et le secteur privé. Quelques soient les domaines, les deux mondes se regardent avec méfiance, voire avec défiance. Le monde de l’éducation est, sans doute, celui où cette rupture est la plus forte, malgré la porosité naturelle qui devrait lier le lieu de la formation et celui de l’activité professionnelle. Cette situation n’est pas sans inconvénient pour les enseignants, alors que bon nombre d’entre eux envisagent une seconde carrière professionnelle, le plus souvent en dehors de l’Éducation Nationale. Or, il est difficile de sauter le pas quand on méconnaît le monde de l’entreprise. Le même constat vaut pour des salariés du privé qui souhaiteraient se reconvertir dans l’enseignement : comment se rendre compte de la réalité de ce milieu professionnel si particulier ? Comment prendre une décision aussi importante sans avoir un peu de visibilité ?
Il serait donc grandement utile de recréer un lien fort entre ces deux mondes. Cela passe évidemment par un changement de mentalités de part et d’autre, mais cela pourrait être favorisé par un dispositif de mobilité, comme un détachement rémunéré, d’une durée d’un an. Permettre à un enseignant de passer une année entière dans une entreprise, avec l’assurance de conserver sa place et son statut, constituerait une opportunité majeure pour lui, pour l’Éducation Nationale et pour l’entreprise. Un enseignant envisageant une seconde carrière trouverait là une occasion de confirmer ou d’infirmer son choix, dans des conditions confortables et faciles. L'Education Nationale, elle, gagnerait à mieux accompagner ses agents qui restent aujourd’hui en grande difficulté ou dans une posture angoissante liée à la reconversion : cette facilitation des mobilités de carrières est un enjeu crucial de l’attractivité des carrières enseignantes. Les entreprises pourraient également trouver ainsi la possibilité de construire un parcours de recrutement et de formation complet, s’appuyant sur les compétences acquises lors de la première carrière : le bénéfice pour les entreprises de recruter de professionnels avec une telle expérience serait précieuse, tant l’enseignement mobilise des compétences prisées (pédagogie, prise de parole en public, gestion de projets...) et des savoirs précieux.
Dans l’autre sens, il faut que cette possibilité soit également offerte aux salariés du privé qui souhaitent enseigner. Ce dispositif se doit d’être simple dans sa mise en œuvre et dans les contraintes administratives qu’il ne manquera pas de générer. Une telle mobilité permettrait d’enrichir les effectifs enseignants de nouveaux profils, dont le premier parcours constituerait une richesse pour l’institution comme pour les élèves. Elle conduirait également à désenclaver les métiers de l’enseignement et à améliorer l’image de cette profession à travers la société. Dans un monde qui se développe de plus en plus autour de l’économie de la connaissance, l’école et l’entreprise ne peuvent plus s’ignorer et ont, l’une envers l’autre, des choses à échanger et à s’apprendre.
Objectifs
* Favoriser la mobilité des enseignants
* Ouvrir les métiers de l’enseignement à la diversité des parcours
* Désenclaver le métier d’enseignant
Signaler un contenu inapproprié
Ce contenu est-il inapproprié ?
Partager: