Grenelle de l'éducation
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Formations des enseignants du primaire
Chaque année, les enseignants doivent s'inscrire à des animations pédagogiques qui tiennent lieu de formation continue. Ces formations obligatoires, outre qu'elles ne répondent que partiellement aux besoins réels des professeurs des écoles, sont souvent l'occasion d'une "foire d'empoigne". En effet, les places sont limitées (à 30 participants environ), sauf quand il s'agit de grand messe en amphithéâtre. Dès lors, les choix sont eux aussi limités, et il arrive fréquemment qu'un collègue doivent s'inscrire à une animation qui ne corresponde pas à ses besoins (et y participer, le moment venu). Qui plus est, les mêmes formations sont souvent reconduites d'une année à l'autre, conduisant un enseignant à suivre la même animation, à deux ou trois ans d'intervalle.
Est-ce cela, une formation continue de qualité ?
Pourquoi ne pas consulter les principaux intéressés ?
Au quotidien, force est de constater que nous, enseignants du primaire, devons nous adapter à la transition numérique par nos propres moyens (autoformation). Et nous ne sommes pas égaux face à l'outil informatique. Certains se débrouillent très bien, et peuvent remercier leur conjoint ou leurs adolescents, qui leur apprennent des petits "trucs" pour maîtriser open office, modifier un PDF, télécharger une ressource, copier une URL... D'autres se retrouvent seuls face à un outil qui leur résiste...
Un exemple parmi d'autres : j'enseigne en maternelle, et je prends beaucoup de photos des productions des élèves (mémoire des progrès réalisés, traces communiquées aux parents, supports de langage pour des échanges oraux favorisant l'acquisition du vocabulaire...) Puis vient le moment de la mise en forme de documents à destination des élèves... Chaque photographie est pivotée, recadrée, rognée, insérée dans un tableau (qui n'en fait parfois qu'à sa tête, et se trouve parfois modifié au moment de l'impression). Il ne faut pas oublier de demander aux responsables légaux, par le biais d'un document officiel, l'autorisation de prises de vues dans le cadre d'activités scolaires. Il faut penser à flouter les visages des enfants si l'on souhaite diffuser les photos. Deux choix s'offrent alors à nous : investir dans un logiciel (coûteux) ou ne pas diffuser (plus simple). Ainsi, bien que l'intérêt de cette démarche ne soit pas à remettre en cause, elle est chronophage. Mais cela dépend peut-être des outils dont on dispose...
Que dire de la recherche de supports/ressources/images ? Il convient d'utiliser ceux qui sont "libres de droits"... Heureusement, pour le moment, aucune police, à ma connaissance, ne vient contrôler les enseignants sur ce point. Nous manquons de moyens et faisons au mieux, parfois un peu dans l'urgence, sans nous soucier de tous ces "détails" légaux.
J'ai conscience de ne parler ici que d'une minorité (bien que je connaisse plusieurs collègues dans mon cas). Mais, si on me demandait mon avis (utopie ?), je choisirais sans réfléchir de suivre mes 18 heures de formation (il faut bien ça !) autour du numérique. Il n'est pas donné à tous de devenir un enseignant 2.0
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