Grenelle de l'éducation
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Démanteler l'usine à gaz des aides sociales.
Au collège urbain (450 élèves - 70% de familles défavorisées) dans lequel je suis gestionnaire, je regrette les gigantesques difficultés administratives dans lesquelles l'institution place les familles quant aux 3 aides sociales auxquelles elles sont éligibles pour un montant annuel total de 143.000,00 € :
- Bourses nationales de collèges (81.000,00 € par an) ;
- Tarification solidaire servie par le Conseil départemental du Puy de Dôme (modulation des forfaits de restauration en fonction des revenus des familles ; 52.000,00 € par an) ;
- Commission du Fonds social (10.000,00 € par an).
Je propose très sérieusement de supprimer ces 3 aides sociales et de les remplacer avantageusement par la gratuité totale de la scolarité des élèves (Restauration, transport, fournitures scolaires) évidemment financée par l'impôt mais à budget constant !
A l'instar de son droit à l'enseignement gratuit, chaque élève inscrit au collège aurait également droit aux repas gratuits, à un trousseau minimal de fournitures scolaires choisi et acheté par le collège (80.00 € par an et par élève) et au financement de ses déplacement en transport en commun. A budget constant !
En effet, les dépenses pour le crédit nourriture à destination des élèves s'élèvent à 75.000,00 € par an. Les fournitures scolaires coûtent 36.000,00 € par an (450 élèves X 80,00 €). Sur ce budget constant, il reste 32.000,00 € à reverser aux syndics et régies de transports en commun afin qu'ils assurent la gratuité des déplacements des élèves du territoire.
Et encore ! Dans ce calcul, n'entrent pas les énormes économies réalisées à 3 niveaux :
1- réduction de masse salariale des 2 fonctions publiques d'Etat et territoriale : en établissement, entre la rentrée de septembre et Toussaint, une secrétaire d'intendance passe plus de la moitié de son temps sur les campagnes de bourses et de tarification solidaire en matière de restauration. 1 personnel également à l'inspection d'Académie et plusieurs au Conseil départemental. Une assistante sociale en établissement passe quasiment 100% de son temps sur ces 2 aides sociales pour informer les familles de leurs droits aux aides, les aider à formuler les demandes et à rassembler les pièces justificatives ;
2- énergie psychique et temps perdus par les familles :
2-a- délai très contraint (au delà du 01/11, le droit aux bourses est définitivement perdu pour l'année scolaire) ;
2-b- fournir les avis fiscaux (pas forcément de la même année entre l'Etat et le Conseil départemental) ;
2-c- adapter chaque situation familiale au droit à l'aide (divorce, garde d'enfants, revenus du concubin qui n'est pas le parent, perte d'emploi...) ;
3- définitivement permettre aux élèves issus de familles défavorisées de manger une fois par jour un repas chaud et équilibré !
Le service public en serait évidemment grandi. On commencerait à démantèler une partie de l'usine à gaz administrative. On redéployerait de la masse salariale sur de vrais besoins :
- soit face aux élèves AED ou enseignants ;
- soit dans des administrations en souffrance : hôpital, justice...
Les 2 grands écueils sont :
- la volonté politique d'aller chercher les financements où ils se trouvent (impôt sur le revenu) ;
- et un position commune entre les 2 fonctions publiques distinctes : Etat et collectivités territoriales.
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